Notre Concours de talent vient tout juste de commencer, mais nous avons d’ores et déjà vu des créations incroyables, à tel point que nous avons voulu vous en partager quelques-unes avec vous aujourd’hui ! Nous allons publier d’autres morceaux choisis au cours des semaines à venir, ne les manquez pas ! D’ici là, vous pouvez apprécier les excellentes créations qui nous ont été proposées jusque-là.
Reprise à la guitare de la musique du Campement du pont de l’Acte 7, par xTheCopperCatxPiété (inspiré par Le Gage de Vinia), par SMOKOwitaOrbe chromatique, par OmegaAxisPath of Exile Legion - Chiptune [Version 8-bit NES], par robinerdLa Prodige dessinée à l’ardoise magique, par RomanovicMini Einhar, par HolySkuldLa Prodige, par chloe_beanModélisation 3D du Moissonneur, par IgnesKraveiCeux qui ont péri, par Fou_Lou
Spoiler
Elle était morte. L'Émissaire n'était pas en mesure de percevoir les exhalaisons distinctives de la pourriture et de la décomposition qui émanaient de la carcasse, mais le sang dégoulinant de ses entrailles, les murs qui commençaient à perdre leur coloration chair et le sentiment d'immobilité familier ne laissaient aucun doute à ce sujet. La Bête était morte. Des rivières de sang s'écoulaient encore de son cœur. L'Émissaire fut légèrement surpris par la quantité de ce liquide que Ceux-qui-périssent étaient en mesure de contenir.
L'Émissaire commençait à s'habituer au sentiment de surprise. Il ne l'avait acquis que récemment, et cela avait marqué un changement dans le répertoire de ses sensations. Un changement qui constituait presque une preuve du passage du temps. La première surprise vint avec les mots du Nomade, qui avait commencé à dévider son histoire. Comme si cela allait empêcher la folie de l'engloutir au cours de l'éternité qu'il passerait à flotter dans sa nouvelle cage, réduit à l'état de nouvelle pièce dans la collection de la Prodige. Le Nomade parla d'un « monde » auquel Il appartenait, et d'une entité qui y vécut avant d'y périr, une entité qui avait réduit les « dieux » au silence et qui avait le potentiel d'altérer l'ensemble de l'humanité. Nombreux furent ceux qui tentèrent de canaliser le flux de la volonté de la Bête, chaotique en apparence. Le Nomade s'était interrompu avant que tous les êtres vivants ne soient détruits par ce qu'il appelait un « Cataclysme ». L'Émissaire poursuivit son voyage par-delà le cœur que le Nomade avait détruit. Sans jamais avoir entendu parler de Lavianga, Il savait que le trône de l'esprit n'était pas dans le cœur. Le cerveau de la Bête était aussi en train de pourrir, mais il était toujours là, proposant quelque chose qui éveilla la curiosité de l'Émissaire. Il leva les bras, car Il connaissait, tout comme l'Enfant du Déclin, la méthode pour dévorer la mémoire. L'Émissaire, l'éternel pourvoyeur d'informations, allait être le receveur, allait connaître le plaisir d'être le demandeur plutôt que d'être le répondeur. L'enchevêtrement d'images qui constituait l'esprit d'une entité dénuée de sentience enveloppèrent l'Émissaire, et Il but, Il but comme s'il avait véritablement ressenti la soif. Comme il l'avait suspecté, la mémoire de toute vie était contenue dans les fragments de mémoire de la bête. Les instants dansèrent devant les yeux de l'Émissaire. Des civilisations s'élevèrent jusqu'à l'apogée avant de s'effondrer, leurs dieux passant de la naissance à la mort. L'Humanité s'était constamment créée et détruite. Doryani avait tenté de tous les unir en une seule entité, Malachai avait tenté de tous les détruire afin de pouvoir les ressusciter à travers la corruption. Quelque chose se trouvait à l'intérieur de Ceux qui périssent, quelque chose qui les unissait tous et permettait à la vie de persister, en dépit de la disparition des formes individuelles. Certains avaient appelé cela la corruption, et l'avaient modelée en formes cristallines émergeant de la Bête. Certains avaient appelé cela les Ténèbres, et compris qu'elles dictaient les différentes expressions de leurs formes individuelles. Certains avaient appelé cela l'âme, et avaient tenté de l’insuffler à nouveau dans les mêmes formes en utilisant quelque chose qui s'appelait les Cornes de Kulemak. Mais personne d'autre que l'Émissaire n'avait compris que tous ces noms désignaient la même entité. C'est à ce moment-là que l'Émissaire vit la vie elle-même, sous sa forme dénuée de forme. l'Émissaire réalisa qu'Il était face à un autre de son espèce. Un Immobile, un Sans-fin, mais possédant malgré tout le pouvoir de changer, de mourir partiellement, et donc d'évoluer partiellement. L'immobilité des étoiles avec le chaos de la mort. Le silence et le hurlement, unis à la perfection. La seule question que l'Émissaire avait posé venait d'avoir sa réponse. Une réponse claire, car il Il vit la forme en perpétuel mouvement de cette entité qui se dévorait elle-même tout en se régénérant, Il vit comment quelque chose qui avait péri pouvait arrêter l'Enfant du Déclin, et comment cette chose allait en faire davantage, jusqu'à peut-être un jour remplir le silence entre les mondes. Le nouveau sentiment qui s'éveilla au sein de l'Émissaire, tandis qu'Il s'inclinait face à cet autre Sans-fin, Celui qui se dévorait, lui était tellement étranger qu'il n'eut plus aucun doute quant au passage du temps. Il pouvait identifier le moment où Il le ressentait, et le moment d'avant où il ne le ressentait pas. Il venait de ressentir la peur. Vous avez encore beaucoup de temps pour participer au concours, donc si vous voulez proposer une de vos créations, vous pouvez le faire en postant une réponse dans ce forum. |
|