Au cours de la ligue Incursion, nous avons lancé une nouvelle série dans laquelle nous interviewons les streameurs de la communauté afin d’en savoir plus sur eux au-delà de l’écran. Nous avons prévu de poursuivre ces interviews pendant Delve, et nous reprenons dès aujourd’hui avec nul autre qu’un streameur vétéran de Path of Exile — ZiggyD !

Salut Ziggy, et merci d’avoir accepté notre interview ! Peux-tu te présenter ?

Merci Bex ! G'day, ZiggyD here ! Je suis Australien, j’ai 29 ans et je suis un YouTuber et un streameur Twitch à plein temps qui adore les jeux avec du loot, les sandwichs tartinés de Vegemite et filer un coup de main aux gens qui ont leur choix de bandit à faire.

Quand as-tu commencé à streamer ? Comment as-tu débuté ?

Tout à commencé aux alentours de la version 1 de Path of Exile, fin 2013. GGG venait de sortir une nouvelle version de l’Arbre des talents passifs et j’avais envie de faire une session de theorycraft en live avec la communauté. À l’époque, ma connexion Internet tenait sur un assemblage de fils de cuivre, de cannettes de bière et deux trois cintres. Du coup, mon stream ressemblait à une session diapositives de toute beauté en 180p et à 8 frames par seconde. Bon, c’était un désastre abject. Il n’empêche que j’ai eu le coup de foudre pour le streaming et l’interaction instantanée que seul ce médium peut offrir. Bref, ma copine et moi avons déménagé à 8 heures d’où nous vivions pour nous installer à l’une des rares oasis d’Internet avec la fibre qui existent dans le pays, histoire que je puisse sérieusement streamer.

Quel genre de contenu proposes-tu sur ton stream ? Est-ce que tu suis un programme en particulier ?

Un programme ? C’est quoi ? Plus sérieusement, je n’ai jamais été doué pour préparer un programme. J’essaye de streamer autant que je peux, aussi souvent que je peux et ce, tout en gardant une vie équilibrée. Heureusement, on m’a souvent pardonné mes horaires de streaming parfois aléatoires.

Sur mes streams, à part du gameplay et du theorycrafting sur Path of Exile, vous pouvez trouver un endroit où vous êtes libres de partager votre amour pour les jeux avec d’autres personnes sur la même longueur d’ondes. Le plus important pour moi c’est de créer une communauté dans laquelle n’importe qui peut s’extasier devant un nouveau loot de malade, se la péter d’avoir facetanké un boss ou se lamenter sur son dernier RIP en Hardcore avec d’autres personnes qui comprennent tout ça. Mes streams fourmillent de conversations, et ça me fait infiniment plaisir, donc n’hésitez surtout pas à venir nous rejoindre.

Quand et comment as-tu découvert Path of Exile ?

Un ami à moi m’a montré le trailer original du Templier et j’ai tout de suite été conquis. J’ai envoyé mon inscription à la machine RNG qui donnait aléatoirement les invitations pendant la beta fermée, mais vous avez pas voulu me laisser jouer :(

Je suis désolée :( À quel moment es-tu devenu accro au jeu ?

Franchement, ça fait tellement longtemps que j’ai du mal à me souvenir des premiers jours. En fait, j’ai l’impression d’avoir joué à Path of Exile toute ma vie. J’ai commencé à jouer juste avant que le boss vaal de l’Acte 2 soit ajouté au jeu. À l’époque, le simple fait d’arriver jusqu’à lui était un vrai challenge et on comprenait tous que dalle au jeu. Je pense que j’ai été attiré par la découverte de l’inconnu : il y avait tellement de choses à explorer et à décoder. Ce jeu a toujours su me donner l’impression qu’il y a de nouveaux trucs à voir, à essayer et à découvrir — et c’est pour ça que je suis accro depuis toutes ces années.

Quels sont les moments forts que tu as vécus en streamant Path of Exile ?

J’ai passé tellement de bons moments avec Path of Exile et ma communauté que je ne les oublierai jamais. Le plus débile et à la fois le meilleur de ces moments, c’était sans doute ma saga du GUCCI HOBO : je jouais en Hardcore Solo Self-Found et je devais uniquement porter des Objets uniques. Donc impossible pour moi d’utiliser des aptitudes tant que je n’avais pas trouvé mon premier unique. Le résultat, c’était des heures et des heures à coller des coups de poing avec un Templier à poil.

Même les morts de mes personnages font partie de mes moments préférés. Mes meilleures morts sont sans doute « le RIP parfait » de mon build Étincelle face à un Dévoreur plus malin que moi et celle avec le Coffre-fort « Contient 7 Objets supplémentaires ».

Enfin, l’un de mes moments forts les moins connus, c’est quand j’ai décroché ma première vraie victoire dans un événement de course en me classant n°1 des Rôdeuses, ce qui m’a valu l’unique Domination du Demi-dieu. J’avais travaillé dur pour me classer à cette place : j’avais étudié les autres coureurs, je m’étais entraîné et j’avais participé au plus de courses possible. C’était très satisfaisant d’enfin remporter cette victoire.

Est-ce que tu streames à plein temps ? Si oui, que faisais-tu avant d’être un streameur ?

Oui ! Mon boulot à plein temps est à la fois de streamer sur Twitch et faire des vidéos sur YouTube. Avant ça, je suivais des études pour m’orienter dans le marketing ou le management, et j’ai aussi fait deux ans en freelance histoire de payer les factures ; j’écrivais entre autres sur des ouvre-portes de garage pour des sites SEO, un travail des plus passionnants.

Quels sont tes passe-temps en dehors du streaming ?

J’adore aller au cinéma pour me détendre et j’adore lire. Actuellement, j’ai pour projet de lire l’intégralité de L’Hérésie d’Horus de Warhammer 40k, car je suis tombé amoureux de cette saga. J’adore aussi découvrir de nouvelles choses à manger avec Amie, ma compagne, j’aime aller à des événements sur le jeu vidéo et jouer à Magic : L’Assemblée. Je pense que ça me plairait de faire d’autres trucs créatifs comme de la menuiserie et aussi de voyager pour autre chose que le travail.

Tu es venu plusieurs fois nous rendre visite dans les locaux de GGG pour te préparer du contenu avant la sortie d’extensions de Path of Exile. Quelle a été ton expérience chez nous ?

En un mot : motivante. Il y a comme une énergie électrique chez GGG, un enthousiasme qui motive les équipes à être présentes et à créer de nouvelles choses. Et puis, c’est contagieux car je suis à chaque fois tout excité de revenir sur mes créations quand vient le moment de rentrer chez moi. Au-delà de ça, ces expériences m’ont donné un aperçu unique du sérieux qu’ont Chris, Jonathan, Rory ainsi que beaucoup d’autres envers leur travail. Elles m’ont aussi permis de démystifier la boîte et les gens qui la composent — ce sont des humains qui font parfois des erreurs comme tout le monde. Mais en même temps, j’ai du mal à vraiment me faire du souci par rapport à ces erreurs car j’ai pu voir la conviction avec laquelle l’équipe les corrige et va en s’améliorant.

Comment ça se passe quand on crée du contenu dans ce genre de situation ? Y’a-t-il des particularités inattendues ?

C’est un réel défi de faire du contenu loin de chez soi, dans un nouvel environnement. Les YouTubeurs et les streameurs sont pour la plupart autodidactes et on a très souvent des installations réglées au millimètre près bien à nous. Heureusement, le personnel de GGG m’a énormément aidé et j’ai beaucoup appris de la part de l’équipe communautaire.

As-tu vu des choses auxquelles tu ne t’attendais pas lors de tes passages dans nos bureaux ?

J’ai visité un petit nombre de studios de jeux vidéo, et ce qui m’a surpris c’est que vos locaux sont presque tous en open space. En plus, il arrive souvent que Chris ou des dirigeants déboulent tout excités et fassent le tour des bureaux, intéressés par le travail de l’équipe. Et puis, il y a ce frigo toujours bien garni de boissons, qui resplendit d’une lumière sacrée et duquel on peut entendre un doux chant angélique s’en échapper. Ça, je m’y attendais pas.

Si tu pouvais dire une seule chose à tous les joueurs de Path of Exile, qu’est-ce que ça serait ?

Qu’en gros, Path of Exile est un jeu sandbox : tu peux t’amuser à ta façon, sans avoir à faire comme tout le monde. Il y en a qui veulent farmer l’Uber Ancien et d’autres qui veulent faire du magic find et jouer de manière rentable et efficace ; il y en a qui veulent faire du commerce tout la journée et d’autres qui veulent simplement pêcher le plus beau des poissons. Amuse-toi comme tu l’entends !

À quoi ressemble une journée type de travail pour toi ?

Je démarre par un petit-déjeuner avec Amie, je joue à la bagarre avec mes chiens et des fois je vais faire un tour à pied. Ensuite, je lis mes e-mails et les commentaires sur YouTube, je regarde s’il y a des vidéos dans les tendances qui m’intéressent et s’il y a des trucs de ouf qui se passent dans le milieu du jeu vidéo ou sur Twitch. Puis, je me plonge dans le streaming ou je travaille sur une vidéo si elle me trotte dans la tête depuis un bout de temps. Une fois que j’ai terminé, c’est-à-dire en début ou en fin de soirée, j’ai généralement besoin de quelques heures pour me détendre ; du coup, je mate un film, je lis, et je me fais à manger ou bien un resto.

Quel genre de pression ressens-tu en tant que streameur ? Comment est-ce que tu gères ça ? Et est-ce que le streaming a eu une influence sur ta vie ?

Je me sens toujours bête si jamais je dis du mal du fait que je gagne ma vie en jouant à des jeux vidéo. Cela dit, je pense qu’il est important de faire comprendre aux gens en quoi consiste la vie d’un streameur ou d’un créateur de contenu professionnel. La réalité, c’est que d’une certaine façon, ce mode de vie est très stressant. Quand tu bosses à ton compte, c’est difficile de séparer le travail de la vie ordinaire, contrairement à la plupart des boulots normaux. En plus de ça, tu finis par tellement connaître et apprécier tes viewers que tu te soucies de les décevoir.

C’est pas évident de prendre un jour de repos quand tu sais qu’il y a des gens qui se réjouissent de voir ton stream. Si tu streames alors que t’es pas en forme et que t’es mal luné, tu vas obtenir de mauvais résultats et tu vas vraiment t’en vouloir. Et puis on a toujours envie de faire du mieux possible, de s’améliorer, d’être encore plus intéressant que la dernière fois. En plus, le streaming c’est vraiment fun et addictif, et donc difficile à réguler.

Je pense qu’à terme, le stress, le surmenage et les problèmes de santé mentale finiront par être très répandus dans le milieu du streaming, et je parle en connaissance de cause. Si vous vous retrouvez dans ce que je viens de dire, je vous prie de croire en mon expérience : le fait de trouver de l’aide, d’en parler autour de vous et de partager vos problèmes avec d’autres personnes peut faire une énorme différence.

Tout cela étant dit, je n’échangerais ça pour rien au monde. Le plaisir de sortir une super vidéo, la reconnaissance des viewers, les rigolades quand le tchat est drôle à en crever, les liens que je tisse avec tellement de mes viewers — tout ça, c’est purement génial. J’adore sincèrement ce que je fais et j’apprends de mieux en mieux à le faire tout en maintenant un mode de vie équilibré.

Comment envisages-tu l’avenir du streaming et de la création de contenu ? À ton avis, quelle sera ta place ?

C’est tellement difficile de dire comment seront les choses dans 5 ou 10 ans. Quand j’ai commencé sur Twitch il y a à peine plus de 5 ans, personne ne se doutait que cette plateforme allait devenir le géant qu’elle est aujourd’hui — alors comment savoir ce qui nous attend ? Si ça se trouve, dans 10 ans ZiggyD ne sera plus qu’une IA copiée un million de fois que vous téléchargerez directement dans des puces greffées à votre cerveau et qui vous servira de compagnon de jeu en temps réel. Je pense que le plus important dans ce secteur bourré d’incertitudes, c’est de garder avec soi quelques valeurs fondamentales : partager la passion du jeu vidéo, donner un espace aux gens afin qu’ils puissent être eux-mêmes, et les divertir. Quoi qu’il arrive, ce sont des valeurs sûres.

Il y a de nombreux streameurs de Path of Exile qui tentent de percer. Quels conseils leur donnerais-tu ?

Honnêtement, je pense que la communauté des streameurs de Path of Exile a encore de quoi s’agrandir. La clé de la réussite quand on cherche son public, c’est d’avoir un projet, un objectif bien clair, quelque chose d’intéressant sur quoi travailler et sur quoi communiquer dans le titre de ton stream. Quelque chose qui fait dire aux gens « Tiens, ça a l’air intéressant. Voyons voir ce qu’il se passe » et qui surtout les fait revenir le lendemain pour voir où tu en es. C’est comme ça que tu mets le pied à l’étrier et c’est comme ça que j’ai bâti mon stream et ma chaîne YouTube.

As-tu des projets dans les cartons que tu aimerais partager avec la communauté ?

J’aimerais vraiment pouvoir aider au développement des événements de courses, car je trouve qu’elles ont un potentiel énorme et je me suis vraiment éclaté à commenter la dernière saison en compagnie de Havoc et des autres. Si vous l’avez ratée en live, n’hésitez pas à la regarder sur la chaîne YouTube d’Havoc, c’est vraiment sympa à suivre. J’espère qu’on pourra bientôt observer directement les coureurs en jeu et qu’on aura accès à tout un tas de nouvelles choses cools dans ce domaine !

J’ai aussi vraiment hâte que l’ExileCon arrive et qu’elle nous dévoile ce qui nous attend dans la prochaine version de Path of Exile. Soyez sûrs que j’y serai et que je ne manquerai pas de couvrir toutes les nouveautés !

Si vous avez envie de suivre ce que je fais ainsi que mes horaires aléatoires de streaming, mon Twitter vous sera d’une grande utilité. Un grand merci à toi Bex pour m’avoir interviewé !
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Merci à toi d’avoir participé à cette interview ! Nous t’en sommes très reconnaissants.

Si vous voulez voir le travail de ZiggyD, faites un tour du côté de sa chaîne Twitch et de sa chaîne YouTube.
Posté par 
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Grinding Gear Games

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